Pierrot La Lune
Pierrot La Lune
Pierrot La Lune de la paume de sa main me souffle des plumes,
pareilles à de doux baisers, envoyées une à une,
bercées par le vent, s’attardant dans la brume.
Pierrot La Lune, amoureux, m’effeuille son polochon :
« Elle m’aime… un peu … beaucoup … à la folie … pas du tout. »
Pierrot La Lune attend en soupirant sur son nuage.
La nuit tombe, le vent souffle et les étoiles sourient sur son passage.
Pierrot La Lune, impatient, a le cœur et le nuage gros.
Ses grands yeux se troublent. Il m’envoie une petite averse de là-haut.
Du bout de ma langue je goûte la pluie salée qui tombe de ses yeux.
Pierrot La Lune, à bout de larmes, s’endort.
Dans son sommeil, il tombe de son nuage, emportant avec lui son polochon trésor.
A son tour bercé par le vent, il s’attarde, endormi dans la brume.
Et sur mon petit corps s’écrase le poids de ses plumes.
« N’aie plus peur, petite fleur ! », il me chuchote à l’oreille.
« Mon amour n’est pas triste, il est chaud comme le soleil. »
De l’oreiller trésor s’échappe une fête de pétales blancs.
Dans les bras de sa petite fée Pierrot La Lune est content.